Imaginez les X-men, si ils avaient été inventés dans les années 2000. Finies, les décennies d'histoires à respecter. Finie, la sacro-sainte continuité. On balaye tout, et on recommence à zéro.
En 2001, soucieux de capter les nouveaux fans des mutants, qui ont découvert Wolverine, Cyclope et autre Tornade à travers le premier film de Bryan Singer, Marvel lance un nouvel univers, presque de zéro, l'univers Ultimate.
Spider-Man, les Vengeurs, et donc les X-Men en sont les premiers représentants, et ce que l'on peut dire, c'est que ça décoiffe. A la houlette, Mark Millar, l'Ecossais, tout juste sorti d'un run sur Authority, marque d'entrée sa différence avec les "anciens" X-Men. Des morts, du sang, du sexe. Enfin, pas trop quand même, puisqu'on reste dans un lectorat tout public. Mais l'évolution est là. Pendant trois ans, et trente numéros, il va en faire voir de toutes les couleurs à son équipe de jeunes mutants.
L'Arme X revisitée, une tournée mondiale, le club des damnés, le Phénix....Une bonne partie des mythes fondateurs des mutants sont totalement réinventés. De quoi relancer une machine commerciale, qui, pour une fois, saura s'arrêter juste quand il le faut.
Après Millar, l'autre scénariste superstar de Marvel, Bendis, reprend le flambeau. On se rapproche alors plus d'un blockbuster, qui est d'ailleurs le nom de la première saga des mutants sous la direction de l'Américain. Apparitions d'autres super-héros, décompression des histoires, et grosses explosions.
Mais la qualité est encore là, dans un style complètement différent.
Ensuite, c'est Brian K.Vaughan, autre valeur sure, qui s'essaie sur le titre.
Les mutants découvrent alors la réalité sur le professeur Xavier, Vont en Terre sauvage, rencontrent Lilandra et les Shi'ar dans des conditions très surprenantes, le tout, sous l'ombre menaçante d'un Phénix qui se tapit dans l'ombre de Jean Grey. Encore des sagas de très bonne facture, avec des dessinateurs largement à la hauteur d'un titre qui vit alors de très belles heures. Vaughan quitte le titre et le laisse, lui aussi, en de bonnes maisn, celles de Kirkman, aujourd'hui renommé pour Walking Dead. Il emmènera alors doucement le titre, sans faire d'éclats, jusqu'à l’événement Ultimatum.
Un crossover entre tous les titres de l'univers Ultimate, destiné à en faire disparaître quelques uns, pour relancer un univers qui existe alors depuis près d'une décennie. Les ventes s’essoufflent, mais surtout, les grands scénaristes qui se sont succédé ont fait le tour des principales intrigues de la mythologie mutante, avec talent dans la plupart des cas.
La série s'arrête alors pour son 100ème épisode, avec la mort de certains de ses principaux personnages, tournant la page de l'univers Ultimate pour les mutants.
Pour résumer : de grandes histoires, de grands scénaristes, le tout illustré par Immonen, Bachalo, Kubert, Kaare Andrews, David Finch et bien d'autres encore. Une des plus belles pages de l'histoire des X-Men, même si elle s'est tournée dans un univers parallèle !