Le Blog de Monsieur M

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lundi 19 août 2013

Les grandes histoires de Superman - Première partie

Il y a quelques mois sortait le très décevant "Superman : Returns" sur grand écran. Surfant sur la vague, l'éditeur Urban Comics a proposé plusieurs récits mettant en scène l'homme d'acier.
Retour sur quelques-uns des plus marquants :

Superman : Kryptonite


Paru récemment chez Urban Comics, cette version Française de la saga de Darwyn Cooke, superbement mise en image par l’excellent Tim Sale, est une véritable réussite.
Le récit nous livre les impressions d’un Superman alors débutant. On le découvre hésitant, peu sur de sa supposée « résistance ». Inquiet, il est tiraillé entre sa volonté de servir le monde et la peur de mourir en s’exposant à des menaces toujours plus dangereuses.
Là ou l’on a l’habitude de voir un Superman invulnérable, résistant à tout sans sourciller, Darwyn Cooke réussit là ou beaucoup ont échoué : il a rendu le boy-scout de l’Amérique un peu plus humain.
Clark Kent découvre alors, au travers d’une enquête pour le Daily Planet, deux de ses principaux points faibles : La kryptonite et Loïs Lane.
La journaliste, transformée en véritable muse sous les crayons d’un Tim Sale au sommet de son art, est au centre de l’intrigue, ou l’on croisera Lex Luthor, Jimmy Olsen, ainsi qu’un étrange extra-terrestre et quelques autres visages connus.

Lois Lane dans les bras de son héros


De quoi se réconcilier avec le fils de Krypton, qui avait vu son image quelque peu écornée avec la version mitigée parue sur grand écran il y a quelques mois.
Au niveau du scénario, Darwyn Cooke fait du grand classique : Superman sauve le monde, veut conquérir une Loïs plus convoitée que jamais, et fait finalement face à une menace mortelle. Mais tout cela est tellement bien amené, enrobé dans une vraie intrigue prenante, que ces 6 épisodes se lisent d’une traite.
Tim Sale, lui, a corrigé ses petits « défauts » de début de carrière, pour arriver à un style plus réaliste, inimitable, et très accrocheur. Le dynamisme qu’il insuffle à ses personnages et au récit donne vraiment de la consistance à l’histoire, et son découpage, alternant gros plans et petites cases, colle parfaitement au rythme du scénario. 
Soulignons également le très bon travail d’Urban Comics, avec une traduction ou les termes et les champs lexicaux utilisés collent aux personnages, comme c’est souvent le cas lorsque Alex Nicolavitch s’en charge. 



Le lecteur aura aussi la chance de découvrir les couvertures originales, ainsi que le Superman 61, récit old school dans lequel on découvre les origines de l’homme d’acier ainsi que celles de la Kryptonite. Comme souvent, quelques croquis accompagnent le tout.
Un bien bel ouvrage, donc, à conseiller à tous ceux qui aiment ou qui souhaitent s’immiscer dans l’univers du héros de Métropolis.





La mort de Superman : Tome 1 – Un monde sans Superman




Lecteur assidu de Comics, principalement issus de chez Marvel, Urban Comics m’a permis de rattraper une partie de mon retard chez l’éternel concurrent, DC Comics, grâce à leurs parutions régulières et de bonnes qualités, notamment sur Batman.
Cet été, sortie du film oblige, c’est plutôt Superman qui était mis en avant. L’occasion parfaite pour me plonger sur l’un des récits qui attisait ma curiosité depuis quelques années : la mort de Superman.
Compilé en deux volumes, la sortie du premier tome était l’occasion pour moi de découvrir ce qui pouvait venir à bout du Kryptonien, et par quels moyens. Je m’attendais à un récit intelligent, scénarisé, avec des dessins de grande qualité. Il faut dire qu’un tel événement, la mort du plus grand des super-héros, était quelque chose de plutôt important.
Avant toute chose, pourquoi tuer Superman ? Dans les années 90, années de parution de cette saga, nombre de super héros sont tombés au combat, ou ont laissé leur place à d’autres. Spider-man a vu son rôle repris par Scarlet Spider, Jean Grey, Wolverine, et bien d’autres encore sont morts, au moins de manière « temporaire » à un moment ou à un autre.
Mais pour Superman, cela a une toute autre portée. Héros historique, invulnérable, boy-scout de l’Amérique, le voir passer l’arme à gauche me fascinait. Je m’attendais à une machination géniale de Lex Luthor, comme dans All-Star Superman, ou quelque chose de vraiment surprenant.
Malheureusement, cette histoire n’est, au final, qu’une compilation des mauvaises idées des Comics des années 90. Histoires de clonage saugrenues, un Lex Luthor roux, un méchant sorti de nulle part et dont les motivations restent inconnues, des agences gouvernementales « maléfiques », un peuple de parias vivant dans les égouts…. Bref, une compilation de choix scénaristiques très faibles, avec des personnages caricaturaux au possible, offrant au final, une histoire dont il est difficile de voir le bout.

Un bon résumé du récit ? "Viens on fait la bagarre"


Le « méchant » n’a aucune fond, vient de nulle part, et n’est au final, que force brute. Les personnages secondaires ne servent qu’à ralentir l’intrigue, pourtant pas bien épaisse à la base, et même Superman n’est pas traité comme il le mériterait dans ce qui aurait du être l’un des récits les plus important de son histoire.
Pour couronner le tout, les dessins ne sont même pas toujours au niveau du scénario, offrant des personnages difformes, et des anatomies très caractéristiques au style en vogue dans les années 90 (notamment chez Image Comics, autre maison d’édition de l’époque).
Cette « Mort de Superman » reste donc bien loin de mes attentes, et reste à ce jour, ce que j’ai lu de plus mauvais sur Kal-El.

Quelqu'un a séché les cours d'anatomie on dirait


A suivre : Kingdom Come et All-Star Superman